Lorsque la belle rencontre la bête... [taken]

NOAH ▬ « Oui probablement. Et non, pour la photo. Je n'y tiens pas vraiment. Ne t'excuse pas, je t'ai posé mon lot de questions indiscrètes, non ? »
RUBY ▬ « Alors tu as le droit de me faire du chantage et pas moi? Super merci… J’avoue, sur le domaine des questions indiscrètes, je t’offre la palme d’or. Puis, tiens, répond quand même à ma question. Pourquoi ta source d‘inspiration n‘est-elle pas Ambroise? »

J’eu un léger rire. Noah était plus sociale que d’habitude, ça me faisait bien plaisir. Quant à moi, je n’avais jamais été autant dans mes pensées qu’avant. Comme si on échangeait les rôles. Habituellement, je parlais vraiment vite et je ne réfléchissais pas avant de sortir mes mots. C’est ce que je faisais en sa présence. Je parlais beaucoup trop vite, ça me valait de faire des gaffes comme nul autre ne peut en faire. J’aurais voulut être parfaite, tout le monde aimerais être parfait. Mais on est forcement parfait aux yeux d’une autre personne.

NOAH ▬ « C'est moi ou tu n'apprécies pas tellement Ambroise ? »
RUBY ▬ « C'est London qui ne l’aime pas du tout, mais je ne sais pas pourquoi. »


* Si, je sais très bien pourquoi*

RUBY ▬ « Il s‘amuse à la taquiner et à lui faire du mal et je ne sais pas pourquoi mais après elle vient me voir pour que je la réconforte. Ca m‘énerve, je suis aussi une part de London, je ne peux pas lui faire ça, et pourtant je le fait quand même. Ce n’est pas que je l’apprécie pas, mais la rancœur de London me fait cet effet et je l’apprécie moins… C’est compliquer. »

C’était comme ça. London ressentait ce que je ressentait. Ce n’est pas de lui que venait la source de haine. C’était de moi. Cette haine était bien là, elle était là mais je ne savais pas réellement pourquoi. A chaque nouveaux sentiments humains, je me sentais désorientée, je ne savais pas décelé le pourquoi du comment, alors j’apprenais un peu plus sur ce que je pouvais sentir, ressentir. Sans pour autant me morfondre dans le sentiment indiquer. Pourtant, lorsque mon cœur se sert, que mon estomac se noue et que mon souffle se coupe, je n’arrive pas à m’arrêter. On appelle ce sentiment l’amour n’est-ce pas? Lorsque l’on à une bouffée de chaleur qui nous envahit en voyant une personne non? Si c’est le cas, alors je suis amoureuse…

NOAH ▬ « J'essaye du moins. »
RUBY ▬ « Essaye de me dire ce que tu as compris de ce que je viens de te dire… Ca me ferais plus plaisir qu‘autre chose que tu comprenne ce que je veux dire. »

J’avais l’envie de connaitre Noah par cœur, sur le bout des doigts. Il m’était étrange, mais familier, il m’était dur, mais doux, il m’était triste, mais heureux. J’avais du mal à le cerné, malgré le fait qu’on soit si différents, il était pour moi si proche. Souvent, lorsque deux personnes sont différentes, elles ne s’aiment pas, mais il y a des cas différents, j’en suis sure et j’en suis également contente. Malgré le fait qu’il y a toujours des problèmes qui nous retombent dessus. Je fini mon café, les gens faisaient des allés retours dans le réfectoire. A chaque personne qui entrait ou sortait, mon corps se mettait à frissonner, le froid enveloppait la pièce pour quelques secondes et m’enveloppait pour quelques minutes.

RUBY ▬ « Il fait extrêmement froid ici… »

RUBY ▬ « Alors tu as le droit de me faire du chantage et pas moi? Super merci… J’avoue, sur le domaine des questions indiscrètes, je t’offre la palme d’or. Puis, tiens, répond quand même à ma question. Pourquoi ta source d‘inspiration n‘est-elle pas Ambroise? »
NOAH ▬ « Moi je me donne tous les droits et apparemment ce n'est pas ton cas. Tant mieux d'ailleurs. A vrai dire, il n'y a pas tellement de réponse. Elle l'est peut-être et je ne m'en rend pas compte tout simple. Peut-être que oui, peut-être que non. J'en sais rien en fait. Tout est tellement compliqué parfois. Je m'y perd.»

Il rit de lui-même. Il ne savait pas vraiment pas quoi lui répondre. A vrai dire, il ne savait pas grand chose à ce moment-là. Ou du moins, il n'était sûr de rien. Il aurait voulu lui dire que c'était comme si lui demandait pourquoi ses enfants étaient sa source d'inspiration. Il se défila au dernier moment, il connaissait la réponse. Elle allait probablement lui dire que c'était parce qu'elle les aimait. Noah n'aimait pas Ambroise, ou du moins, pas de cette façon. Il ne tenait pas à parler de ça avec Ruby. Et puis de toutes façons elle ne voulait pas lui parler de ses amours, alors pourquoi lui le ferait, après tout ? Il poussa un long soupire se demandant un instant pourquoi il était là, ici en ce moment même. Il se disait souvent qu'il y a une raison à tout dans la vie, que le destin n'était pas tout tracé. Qu'on le traçait nous même en faisant nos choix au quotidien.

RUBY ▬ « C'est London qui ne l’aime pas du tout, mais je ne sais pas pourquoi. »
NOAH ▬ « Mouais.. Je me dis que Ruby n'y est pas pour rien. »

Bizarrement, son avis était important pour lui alors qu'il se foutait plutôt de ses autres "amis". En fait, il ne comprend pas encore tout à fait la notion d'amitié, tout ce que cela implique. Il avait du mal à accorder sa confiance et il ne l'avait pas accordée à tous ses pseudo-amis. Mais il faisait entièrement confiance à Ruby et ça, c'est vraiment étrange. Il ne se comprnd pas lui-même d'ailleurs.

RUBY ▬ « Il s‘amuse à la taquiner et à lui faire du mal et je ne sais pas pourquoi mais après elle vient me voir pour que je la réconforte. Ca m‘énerve, je suis aussi une part de London, je ne peux pas lui faire ça, et pourtant je le fait quand même. Ce n’est pas que je l’apprécie pas, mais la rancœur de London me fait cet effet et je l’apprécie moins… C’est compliquer. »
NOAH ▬ « La pauvre. Vous êtes cruels parfois. »

Il soupira longuement. Il ressentait quand même de la compassion pour Ambroise même s"il se doutait que London ne devait pas être si dur que ça. Il est vrai que Ambre peut parfois se montrer assez sensible et Noah essaye de faire attention à ce qu'il dit en sa présence. Ruby reprit la parole.

RUBY ▬ « Essaye de me dire ce que tu as compris de ce que je viens de te dire… Ca me ferais plus plaisir qu‘autre chose que tu comprenne ce que je veux dire. »
NOAH ▬ « S'il n'y a que ça pour te faire plaisir. » Il poussa un long soupire avant de reprendre. « Et bien tu écris tes chansons en fonction de tes sentiments vis à vis des choses qui 'entourent, des personnes aussi. Selon ta vision des choses en fait. Ça te va ? »

Leur table se trouvait plutôt près de la porte d'entrée du réfectoire, ce qui faisait qu'ils avaient un courant d'air dès que les personnes se trouvant dans la pièce faisait des allers-retours. Il remarqua que Ruby frissonna à plusieurs reprise. Il aurait aimé pouvoir lui donné sa veste, mais il n'en avait pas pris. Il remarqua également qu'elle venait de terminer son café.

RUBY ▬ « Il fait extrêmement froid ici… »
NOAH ▬ « Souhaites-tu qu'on s'en aille ? »

NOAH ▬ « Moi je me donne tous les droits et apparemment ce n'est pas ton cas. Tant mieux d'ailleurs. A vrai dire, il n'y a pas tellement de réponse. Elle l'est peut-être et je ne m'en rend pas compte tout simple. Peut-être que oui, peut-être que non. J'en sais rien en fait. Tout est tellement compliqué parfois. Je m'y perd.»
RUBY ▬ « Je comprend ce que tu veux dire... Ma vie n'est pas si parfaite que ce qu'on ne peu le croire. Pourtant les gens y croient dur comme fer. »

Quelques fois, les sentiments des autres influencent les miens. Je me mis à douté, était-ce réellement tout ça, ma source d'inspiration? Même les choses les plus bêtes pouvaient me faire douter des choses les plus claires. Noah poussa un long soupir, j'essayais de ne pas y prêter attention, me disant que ce n'était pas moi que l'on visait. Pour moi, un soupir était une façon de dire "tu m'fais chier" ou bien plus poliment "je m'ennuie avec toi comme compagnie". Moi, j'essayais de ne pas y faire gaffe.

NOAH ▬ « Mouais.. Je me dis que Ruby n'y est pas pour rien. »
RUBY ▬ « Hum… Peut-être que c‘est aussi un peut de ma faute. Mais si c‘est le cas je ne fais pas exprès… Je ne la connais pas assez pour dire que je ne l’aime pas… C’est beaucoup trop compliquer. »

J’avais cette impression que Noah devenait dur, que sa gentillesse se perdait à travers des mensonges. J’avais cette impression d’être repoussée tout à coup et ça faisait tellement mal. Je ne le montrais pas, mais ça me pesait. Je savais que j’allais craquer s’il recommençait.

NOAH ▬ « La pauvre. Vous êtes cruels parfois. »
RUBY ▬ « Je ne le veux pas vraiment… Je ne lui fait rien de mal, c’est London qui l’emmerde… Au contraire, j’essaye de la réconfortée. Mais je ne sais même pas d’où London la connait, j’en ai aucune idée, alors ne dis pas que je suis cruelle. »

Noah avait une de ces façons de me faire culpabilisé, que je pleurais presque d’avoir pu faire certaines choses dans ma vie. Mais un second soupir s’installa dans sa bouche et une nouvelle fois je fus transpercée de toute part. Comme si je l’ennuyais à un point inimaginable.

NOAH ▬ « S'il n'y a que ça pour te faire plaisir. » Il poussa un long soupire avant de reprendre. « Et bien tu écris tes chansons en fonction de tes sentiments vis à vis des choses qui 'entourent, des personnes aussi. Selon ta vision des choses en fait. Ça te va ? »

C’est bon, j’en avait réellement mare.

RUBY ▬ « C‘est la énième fois que tu soupir et que tu me parle comme à un chien. Qu‘est-ce que tu as? Je t‘ennuie tellement que ça? »

La fraicheur me rendait encore plus tendue et pour la première fois de ma vie, je me refermais face à Noah, comme si mon cœur avait toujours été ouvert pour lui, mais que toute les griffures qu’il lui faisait étaient tellement douloureuse, qu’il ne fallait plus le faire entré.

NOAH ▬ « Souhaites-tu qu'on s'en aille ? »
RUBY ▬ « Je pense que ma compagnie ne t’es pas si agréable, tu n’es pas obligé de me suivre. »

Je dis ça sur un ton de tristesse et de dépit, je me levais de mon siège et allais payer mon café. Mais je restais plantée là, je voulais sortir, mais mon cœur, malgré le fait qu’il ai souffert, voulait quand même la compagnie de Noah, quitte à se faire encore écorché. La vie était tellement dure, des choix compliqués. Alors je fixais le comptoir, ne sachant que faire, avec une moue tristounette.

SERVEUR ▬ « Que ce passe-t-il jeune demoiselle? Ce garçon vous a-t-il rendu triste? »
RUBY ▬ « Ne vous mêlez pas de ça vous. »

Pourtant il insista, voulant savoir le pourquoi du comment. J’étais énervée, à bout de nerf, j’avais mal dormi, j’avais fait un cauchemar atroce, j’avais peu dormi, j’étais fatiguée, à bout de souffle. Je serrais des points, et quelques larmes tombèrent sur mes joues. J’aspirais un grand coup et me précipitais dehors.

NOAH ▬ « Saches que si je suis venu ce n'est pas pour m'excuser des illusions que tu te fais. Ça, ça ne regarde que toi. »
RUBY ▬ « Ah oui? Tiens, vu que tu as l‘air de tellement savoir, dit le moi. Vas-y, dit moi quel sont mes illusions. Dit moi ce qui se passe dans ma tête, explique moi vu que tu me connais tellement par cœur. Je suis juste une fille émotive et impulsive, j‘agis sur des coups de tête, je les regrettes, alors mes illusions ne restent que dans ma tête, et je ne les fait pas sortir. Mais dit moi, dit moi ce que tu pense de moi, dit moi combien de fois tu aimerais me foutre une tarte rien que pour me prouver que ma réaction n‘est que gaminerie et ne sert à rien. Je suis comme ça, désolée. »

Je réfléchissais encore une fois, cette image de fille qui avait une vie magnifique me pesait. Ce sourire, constamment présent sur mon visage, pour laisser entrevoir aux autres que la vie était belle, qu’elle valait le coup d’être vécue, juste pour que les autres puissent se dire qu’une fin heureuse leur était possible, ce sourire m’était lourd. La vie n’était pas parfaite, mêlée de hauts et de bas, j’en avait fait les frais bien souvent, pourtant, j’étais heureuse qu’on m’ai donner la chance de vivre, une expérience qui nous rend plus sage, ou plus triste et abattu. Mais je prend ça comme un défi, le défi de finir heureux que tout le monde attend et essaye d’atteindre, il fallait avancer, c’était mon but. Mes defaults, mes qualités, je les jetais tous par-dessus bord. Je cherchais à montrer que malgré tout, j’étais celle que j’étais, unique, heureuse et triste, forte et faible, douce et froide, si contradictoire en elle-même. Je voulais montrer aux autres qu’ils ne me décrypteraient jamais, pour ne pas s'immiscer dans ma tête. J'avais été l'élue, je le savais, ce cauchemar n'était pas un truc stupide, c'était mon devoir et si j'essayais de m'attacher à quelqu'un, je risquerais de tout foiré.

NOAH ▬ « Pourrais-je savoir ce qui t'a pris ? »
RUBY ▬ « Je suis… Hum… Fatiguée, désolée. Je prend tout très mal en ce moment, même les choses les plus bêtes. »

Et c’était vrai, je ne savais pas ce qui m’arrivait, j’étais perdue entre deux flots, entre deux vagues, je me noyait, essayant de remonter à la surface, je perdais tout contact, tout semblant d’humanité. Je changeais, je ne savais plus qui j’étais, étais-je chaleureuse ou froide? Dur ou sensible? Je me perdais de plus en plus, je ne savais plus qui j’étais, qui j’aimais, qui je détestais, j’étais presque morte, je ne réagissais plus comme ma tête m’aurait dit de le faire au paravent. C’est ça, j’étais morte.

RUBY ▬ « Et toi, pourquoi m‘as-tu suivie? »

Je me le demandais, ça oui. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire ça. Mais j’étais heureuse de sa présence, même si j’étais débile, car je savais qu’il me casserais encore, que sa froideur prendrait place sur mon illusion. Oui, j’avais quand même des illusions, les faisant paraitre le moins possible. J’essayais de rester froide et distante. Pourtant il y avait une faille, moi, tout simplement moi. Je me partageais, mais je savais en réalité, que quand je réagissais méchamment, c’était London qui sortait. Mais il ne le fallait pas, pas maintenant, sinon il aurait frappé Noah sans qu’il n’ai eu le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait. Je n’aurais jamais laisser London tout gâcher, il en était capable, il croyait qu’en faisant réagir Noah, il réussirait à lui faire comprendre. Alors j’évitais d’être London, juste une fois, j’évitais de l’être devant Noah.

NOAH ▬ « Je n'ai jamais prétendu te connaître par cœur. Au contraire d'ailleurs, j'ai beaucoup de mal à te cerner. » Il marqua une pose.« Pourquoi imagines-tu que je puisse vouloir te frapper ? Décidemment, je ne te comprendrais jamais. »
RUBY ▬ « Alors comment es-tu capable de dire que je me fais des illusions? Quelles illusions? » Je marquais une pose, fatiguée de m’engueuler, j’avais eu mon coup de gueule. « C’est compliquer. London, qui est un gars tout comme toi, lorsqu’il y a quelqu’un qui réagit mal ou qui lui dit une connerie comme ‘je suis grosse’ il lui fou une tarte. En fait, c’est à cause de London que j’ai eu le cran de te foutre une tarte. »

Mes sautes d’humeur étaient désagréables en ce moment, mais je ne m’en rendais compte bien qu’après. Je me disais qu’il serait mieux pour lui de partir, mais en même temps, je ne voulais pas qu’il s’en aille, je voulais qu’il reste près de moi. Ok, c’était réellement égoïste de ma part de faire ça, mais je le voulais plus que tout, je le voulais. Alors je cherchais, une excuse pour qu’il reste. Le frais matinal s’était dissipé, la chaleur devenait forte, je brûlais presque. Mes joues devenaient rouges, mes mains moites, mon dos avait du mal à bouger.

NOAH ▬ « Tu veux que je m'en aille ? »
RUBY ▬ « Non… Je ne veux pas… J’ai souvent des sautes d’humeur, si j’allais mieux en ce moment, on serait encore dans le café. Je suis plus dans la musique qu’autres chose, ça me permet d’éviter les gens et de ne pas les blessés ou quoi… C’est dur, mais c’est comme ça. Viens, on va à l’intérieur, il crève ici, puis, je t’avais dit quelque chose… »

J’ouvrais la porte, rentrais et faisait rentrer Noah puis refermais la porte. Nous étions dans le couloir, à gauche, un arche, qui donnait sur mon salon. A droite, un autre arche, qui donnait lui sur la cuisine. Je l’entrainais dans le salon. Trônait derrière le canapé qui était en face de nous, deux guitare, une électrique et une classique. A droite était installer un lourd piano à queue et à gauche une batterie. Le tout immaculé de blanc. J’allais derrière le canapé et attrapais la guitare électrique. Je la plaçais sur mon épaule et fis un accord.

RUBY ▬ « Je t’avais dit que je te chanterais un truc, alors je le fais, puis, ça me rendra de meilleure humeur. Assied toi. »

Les notes se succédaient, les paroles fusaient, une musique inventée de toute pièce pour une fille si simple que moi. La musique était mon échappatoire, une façon de dire j’vous emmerde, ou encore j’vous aime. Une façon de changer de sujet, une façon de partir à l’aventure ou rester dans son fauteuil. Une façon de vivre si simple et pourtant si compliquée. Une façon de se changer les idées. Une seule, UNE SEULE musique et ma vie devenait rose.