Cela faisait seulement quelques jours que j’étais sortit de l’hôpital. Une sortie que j’avais réussi à avoir après maintes demandes. Je détestais les hôpitaux : l’odeur et la notion de mort. Et puis c’est dans cet endroit que j’avais appris ce qui c’était passé. Après ma sortie, tout a été totalement différent. Je me posais des milliers de questions sur la tournure du destin. Pourquoi j’étais encore vivante ? Qu’est-ce qui me retenait ici-bas ? Le pire était que chaque nuit, je faisais le même cauchemar.
Mon père m’appelait encore et encore, et moi je le cherchais partout dans le manoir. Je chutais dans un des couloirs, et un morceau de mur me tombait dessus. Puis c’était le vide, le néant. Après avoir fait trois fois ce cauchemar, j’évitais de dormir. Seulement ne pas dormir à des conséquences sur votre état et votre physique. Je ressemblais à un vrai zombie ambulant. Je n’aimais pas ce globe, la sensation d’être enfermé me contrariait. J’avais vécu toute ma vie passé dans un manoir dans la campagne londonienne où l’herbe est verte et l’air pure. Et du jour au lendemain me voilà dans un monstre de verre avec un litre d’eau par jour en rationnement.
L’appartement où je vivais désormais n’était en aucun point luxueux. Il était très modeste et pour l’instant, cela ne me préoccupait pas puisque je vivais dans mon lit. Il fallait que je sorte, qui c’est on peut faire des rencontre inattendu, puisque des personnes des quatre coins du monde sont regroupé ici. J’enfilais un jeans et un tee-shirt, les seuls vêtements que l’on m’avait trouvé en sortant de l’hôpital. Heureusement, c’était une tenue que j’aimais portée.
Arrivée à la grande place, je fus entouré d’une grosse flaque d’individus me bousculant sans un merci ou un pardon. Je m’engouffrais dans ce troupeau mais très vite, je me sentis mal : j’avais chaud et la tête me tournait. Il fallait que je sorte de cet endroit le plus vite possible. Je me faufilais à travers la masse sans jamais voir le bout. Quand une main vint se poser sur mon épaule. Qui cela pouvait être ? Nathaël ? Une personne qui se trompait de personne ? Qu’elle ne fut pas ma surprise quand je me retournais pour faire face à la personne.
Treyton ▬ «Alienore Jaelyne Graham !»
La surprise fut si importante que je restais muette. Jamais une seule seconde, je n’aurais pû croire que Trey serait ici. Mon meilleur ami, celui à qui j’écrivais minimum deux lettres ou mails par semaines. Cela faisait un bon moment qu’on ne s’était pas vu en face à face. Quatre ans, si je compte bien. Il me serra contre lui. Le sourire me revenait. Au moins une bonne nouvelle dans ce cauchemar. Je reculais pour admirer l’homme qu’il était devenu.
Aliénore ▬ «Treyton ! Je n’y crois pas. Et puis, regarde-toi, tu as tellement changé, tu es devenu un très bel homme.»
J’étais tellement ému que deux-trois larmes coulèrent sur ma joue. Ma sensibilité me faisait pleurer pour de simples choses. Seulement, j’étais heureuse de pouvoir lui parler en face et non par courrier, ça me redonner envie d’aller mieux. Je le pris à mon tour dans mes bras, et je posais ma tête sur son épaule.
Aliénore ▬ «Tu m’as tellement manqué. Sans toi, Londres n’était pas aussi amusant.»
Je me rappelais de notre rencontre dans un magasin de musique. J’étais partit de la maison car mes parents se disputaient avec mes grands-parents sur mon éducation et mes études. J’en avais marre de les voir choisir ma vie. Peut-être que la leur ne s’était pas déroulé comme ils l’avaient prévus. J’avais bousculé Trey’ alors que je marchais la tête dans les nuages. Je me suis excusé des milliers de fois, et lui, il m’a proposé d’aller boire un café. Et c’est là que notre amitié a commencé. Seulement, ses parents déménagent tous les ans, et il a dû quitter le pays. Je n’étais pas prête à le laisser partir comme ça celui qui était devenu mon meilleur ami. On a donc trouvé la solution des lettres et des mails.
Je sortis de mes pensées. Maintenant que Treyton était de retour, j’allais profiter de lui à cent pour cent, et profiter du temps perdu. Car les lettres ne permettent pas de tout faire non plus. les sorties entre amis jamais, les fou rires jamais et tout un tas de truc.